Et toujours le même manque de places !


Malgré les efforts fournis par les autorités publiques, tant à Bruxelles qu'en Wallonie, malgré le travail acharné de Constellations et d’autres associations, nous constatons avec le plus grand désarroi le manque persistant de places pour les personnes atteintes d’un handicap mental.

En ratifiant la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées en 2009, la Belgique s’était pourtant engagée à respecter et à mettre en œuvre les droits des personnes handicapées tels qu’ils y sont mentionnés. Les pouvoirs publics ont donc un cadre, des lignes directrices et finalement des actions à entreprendre pour remplir leurs obligations en cette matière.

 

En Belgique, selon les dernières données disponibles de l'Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ), qui gère les services de santé et d'aide aux personnes en Wallonie, il y avait en juin 2021 plus de 10.000 personnes en attente d'une place en centre de jour et plus de 4.000 en attente d'une place en hébergement.

À Bruxelles, selon les données du Service Phare, qui est l'administration publique compétente pour l'accompagnement des personnes handicapées, il y avait en 2020 environ 1.700 personnes en attente d'une place en centre de jour et plus de 1.000 en attente d'une place en hébergement.

 

L’Etat belge a pourtant été condamné pour son inaction par le Conseil de l’Europe, en juillet 2013 ! De moratoire en politique budget base zéro, de polémique autour de la désinstitutionalisation à comment éponger les suites désastreuses de la pandémie, les tergiversations sont multiples et les changements tardent à venir! Pendant ce temps de nombreuses familles doivent attendre longtemps avant de pouvoir bénéficier des services dont elles ont besoin pour le bien-être de leur proche.

Soulignons également que ces chiffres ne reflètent que les personnes ayant effectivement introduit une demande de prise en charge. D’autres, nombreuses, ne font pas de demande car elles ont peu d'espoir d'obtenir une place ou ne sont pas informées des services disponibles. Ces personnes restent donc souvent isolées chez elles sans accès aux services et à l'aide dont elles pourraient pourtant bénéficier.

 

Le manque de places en centre de jour et en hébergement pour les personnes handicapées mentales est un problème urgent qui nécessite une attention et une action volontariste de la part des autorités. Seule une politique adaptée, basée sur des chiffres précis recensant ces personnes et leur type de handicap pourra répondre aux besoins de celles-ci afin d’enfin éviter qu’un trop grand nombre continue de vivre dans des conditions difficiles, voir indécentes.

 

Les conséquences du manque de places en accueil de jour et en hébergement pour les personnes handicapées mentales sont nombreuses. Les personnes handicapées mentales sont confrontées à des difficultés financières, sociales et psychologiques, qui peuvent nuire à leur qualité de vie et à leur inclusion dans la société.

Leurs familles sont également affectées, car elles sont souvent contraintes de fournir un soutien supplémentaire à leurs proches, ce qui peut entraîner une fatigue et un stress important.

 

Pour remédier à cette situation, il est nécessaire d'investir dans la création de nouvelles places et de nouvelles structures. Les autorités doivent fournir les ressources nécessaires pour développer ces projets, ainsi que pour recruter et former du personnel qualifié. Les partenariats public-privé peuvent également être une solution pour aider à financer la rénovation et la création de ces lieux. Faisons preuve d’imagination !

 

Evidemment, il est également essentiel de sensibiliser le grand public aux besoins des personnes handicapées mentales et de promouvoir leur inclusion dans la société.

 

Les personnes handicapées mentales ont le droit de vivre de manière autonome et de participer pleinement à la vie de la communauté. En investissant dans des structures d'accueil et d'hébergement de qualité, nous pouvons aider à promouvoir leur autonomie, leur intégration sociale, tout en améliorant leur qualité de vie et celle de leur famille. C’est le prix du bonheur auquel nos enfants ont aussi droit !